DANS UN DELAI DE SIX MOIS, LE DIALOGUE CURATIF PERMET � 98 FAMILLES DE SE RECONCILIER

Dans le district de HUYE, des rescap�s du g�nocide perp�tr� contre les Tutsis en 1994 affirment se sentir soulag�s quand leurs bourreaux adoptent la voie du pardon. Ce dernier permet de renouer une relation d�amiti� r�ciproque et d�initier ensemble d�autres projets de d�veloppement inclusif. Cela a �t� possible gr�ce aux programmes de rapprochement et de r�conciliation initi�s par l�Association Modeste et Innocent (AMI) dans ce district de Huye. En effet, dans les six premiers mois de cette ann�e 2022, ce programme de th�rapie sociale mise en place par AMI, entre les deux parties, a permis � 98 familles de se r�concilier. L�Association Modeste et Innocent a commenc� ce programme de dialogue r�conciliateur dans les districts de Huye et Nyaruguru dans la p�riode o� ces deux r�gions traversaient des moments difficiles, et de suspections r�ciproque. La cohabitation entre les rescap�s du g�nocide perp�tr� contre les Tutsi de 1994 et leurs bourreaux �taient dans l�impasse. Personne ne serrait la main de l�autre. Ils vivaient une relation de chat et chien et cela porterait atteinte au d�veloppement et au bien-�tre social de la r�gion. Aujourd�hui, on se r�jouit que, gr�ce � cet espace dialogue curatif, l�amiti� renaisse et un climat de confiance se r�tablisse. Les bourreaux ont avou� leurs actes ignobles et ont demand� pardon. Le pardon a �t� accord�. En ce moment, Ils travaillent ensemble pour le d�veloppement inclusif. C�est ainsi que dans les secteurs de MARABA, KARAMA, SIMBI ET RWANIRO, 98 familles ont atteint ce stade d�unit� et d�entraide mutuelle. Emmanuel NIKOZUBAKWA habite le secteur de Karama. Il vient de purger sa peine de prison pour avoir commis le g�nocide en 1994. Il a fait un pas en demandant pardon � la famille dont il a tu� un enfant. Ce pardon a �t� accord� imm�diatement. Aujourd�hui les deux familles se sont r�concili�es. Elles se sont embrass�es en signe d�amiti� retrouv�e. �L�enfant s��tait r�fugi� chez moi et nous l�avions cach�. Les miliciens �Interahamwe� ont eu connaissance que l�enfant se trouvait chez moi. Ils ont attaqu� ma maison et m�ont forc� de tuer l�enfant moi-m�me. Je l�ai frapp� un coup de b�ton dans la t�te et il est d�c�d�. Aujourd�hui je le regrette fort. C�est pourquoi je demande pardon. Je promets de ne plus faire de mal � sa famille.� Avoue Emmanuel NIKOZUBAKWA.� H�l�ne Twagiramariya , elle aussi, habite le secteur de Karama. Elle vient de purger sa peine de 15 ans de prison pour avoir particip� � l�assaut qui a tu� l�enfant de son voisin. Twagiramariya a plaid� coupable. Elle vient de demander pardon � la famille victime. Le pardon lui a �t� accord�. Du c�t� des victimes du g�nocide perp�tr� contre les Tutsi, les rescap�s affirment que le pardon accord� est sinc�re. Quand les bourreaux demandent pardon, les rescap�s se sentent soulag�s. Le fait d�obtenir des informations d�taill�es sur les conditions dans lesquelles les leurs ont �t� massacr�s leur soulage le c�ur. Euphrasie Mukarutesi habite le secteur de Karama. Elle est rescap�e du g�nocide. Mukarutesi explique le pardon qu�elle a accord� � son bourreau. �J�ai accord� le pardon � H�l�ne Twagiramariya parce qu�elle a reconnu avoir particip� � l�attaque qui a tu� mon enfant. Avant ses r�v�lations, je ne le savais rien sur la mort de mon enfant.� Dit Mukarutesi qui affirme que la confiance est bel et bien r�tablie entre elles.� �Nous travaillons ensemble et vivons en paix. Nous avons construit un dialogue fraternel et sans tabou.� Conclut Mukarutesi, rescap�e du g�nocide.� Les facilitateurs de ce dialogue de rapprochement entre ces deux parties auparavant antagonistes, constatent un grand pas franchi vers la vraie r�conciliation. Selon Jean Baptiste Bizimana, un des facilitateurs, le fait de demander pardon acc�l�re le processus de rapprochement entre la victime et le pr�venu. �C�est un programme de th�rapie sociale entre les parties antagonistes.� Montre le facilitateur Bizimana � Au fur et � mesure que nous avan�ons dans cette voie de rapprochement, et que le gouvernement rwandais continue de pr�ner la politique d�unit� et de r�conciliation, les victimes et les bourreaux se fortifient.� Constate Jean Baptiste Bizimana.� La confiance se r�tablit entre les familles. Elles forment des groupes d�entraide mutuelle qui leur permettent d�avancer. Les blessures morales se cicatrisent. �Conclut Bizimana qui affirme que le programme a atteint des r�sultats tangibles. Le responsable des programmes d�unit� et r�conciliation dans le district de Huye, Boniface Niyibizi, �voque le pas franchi vers la r�conciliation des Rwandais. Il revient sur le r�le important que doit jouer la population. .�Le g�nocide est un crime ignoble. Aujourd�hui, certains de ceux qui l�ont commis ont purg� leurs peines et vivent dans la communaut�. Nous demandons � la population d�en tirer des le�ons de Cette tragique histoire. Le pardon rapproche les parties et �vite des soup�ons perp�tuels.� D�clare Niyibizi.� �Il est tr�s difficile de vivre � cot� de quelqu�un qui a tu� ton enfant s�il ne fait un pas vers toi pour te demander pardon.� Fait remarquer le fonctionnaire du district de Huye. A ce jour, le programme de rapprochement entre les rescap�s du g�nocide perp�tr� contre les Tutsi et leurs bourreaux mis en pratique dans les districts de Huye et Nyaruguru, vient de permettre � 1000 familles de ces deux districts de r�tablir un dialogue constructif qui conduit vers la prosp�rit�. L�Association Modeste et Innocent (AMI) compte poursuivre de tels programmes de rapprochement dans le futur.